Il est difficile de connaître l’historique de cette magnifique Villa au Type mauresque.
Je fais appel aux Algérois pour qu’ils me donnent d’autres informations sur son histoire, en particulier avant la Guerre d’Algérie, afin de pouvoir les publier partiellement ici, parce qu’il est difficile de trouver une documentation à son sujet.
Les archives de l’Armée française restent muettes sur cette villa : secret militaire oblige !!!
Inoccupée, vide, on m’a dit que, depuis la fin de la Guerre, du fait de son si lourd passé, il n’avait pas été possible de l’utiliser vraiment. Des combattants du FLN m’ont dit qu’ils souhaiteraient qu’elle devienne un musée sur cette guerre de libération, ce qui serait sans doute une vocation intéressante dont la seule décision reste à prendre par les Algériens.
Une anecdote m’a été donnée lors de mon voyage à Alger en décembre 2001 par un de ses collègues : un chauffeur de taxi algérois trouvait tous les prétextes, pendant 40 ans, pour contourner cette villa lors des courses effectuées pour ses clients, tellement ses souffrances endurées là restaient vives.
C’est entre ce mur de clôture bordant la montée du téléphérique et le pignon de la Villa que se trouve le fameux puits où ont du pourrir des dizaines de cadavres d’Algériens morts sous la torture des paras pendant la bataille d’Alger.
Cette Villa, utilisée par l’Armée (avec des unités différentes : les paras, l’aviation(?), le train...) pendant toute la guerre d’Algérie, a fonctionné en permanence comme centre de torture. A Alger, à la différence des centres tristement célèbres comme la Villa des Roses ou l’Ecole Saraoui..., qui n’ont fonctionné que quelques années (ou mois) en usines à Torture, La Villa Susini, elle, a conservé en permanence cette vocation.
Dès 1956, le Lieutenant Jean-Marie Le Pen y exerça ses talents de tortionnaire. Il déclare d’ailleurs être fier d’avoir été décoré de ses exploits militaires en Algérie dans cette Villa : tout un symbole !!!
J’ai 71 ans, je suis né et j’ai habité 24 ans dans le quartier du HAMMA à Alger. Pendant la Seconde Guerre mondiale je me souviens que déjà cette Villa était appelée "Villa SUSINI" et non "SESINI". Cela n’a rien à voir avec la Guerre d’Algérie. D’autre part, toujours pendant cette période, cette Villa abritait l’état major "vichyste" à Alger d’après mes souvenirs (à vérifier, mais j’en ai la quasi certitude).
.... je suis né et grandi en 1937 a 100 mètres a vol d oiseau de la villa qu on appelle actuellement et diferament..Susini ou Sesini ... pour nous gamins du quartier c était en dialecte de titis algérois ( conso lalemane )( consulat d Allemagne )durant la seconde guerre mondiale il y avait des abris séparés ... un pour les pieds noirs et un ,( le plus proche de la villa ) pour les indigènes que nous étions ... a maintes reprises l aviation alliés qui bombardait le consulat perdait quelques bombes qui tombaient sur notre abri ....situé sous le cimetière chrétiens ...jusqu a l age de 18 ans , je ne la connaissais que de l extérieur , jusqu au jour ou on m emmena de nuit menottes aux poings .il y a un souterrain en prolongement de notre abri , qui passe sous la villa et débouche derriere a proximité de la battisse d un saint ( sidi Messaoud ).. je ne sais pas comment est l enfer , mais je crois l avoir connu la-bas ...des hommes pendus par les pieds au plafond ... des femmes torses nus sur les seins desquelles les paras éteignaient leurs mégots de cigarette et qui hurlaient de douleur ...c est vrai qu on aurait du la garder comme musée de l histoire de la guerre d Algérie ... creuser aux alentours , vous trouverez surement des ossements d êtres humains ou des restes non détruits par la chaux vive de ( prisonniers résistants aux tortures et qui refusaient de parler )et que les paras jetaient par dessus les cadavres qui avaient déjà creusés leur tombe avant d être abattus... bon tout ça ne répond pas a vos recherches archéologiques ...bon courage ...CONSO LALEMANE rappelez vous de cette appellation de gamins ...des années 40 ...
Merci pour ce message,ce témoignage si émouvant
Je n’oublierai pas cette dénomination des "titis algérois"
Merci de ce devoir de mémoire , mes parents ont y étaient torturés , chacun de son coté , je sais que mon prée aujourd’hui âgé de 84 ans à du mal a passer par devant sa porte , dés fois il raconte la torture qu’il a subis entre autres dans cette villa et les souffrances de ses amis , il nous dit moi j’étais jeune et donc j’ai mieux supporter .
Cette maison devrais être un musée de la mémoire car dans tout les cas , personnes n’en veut du fait de son passé funeste .
Merci de nous aider à écrire notre histoire .
La villa, relativement récente, date de la fin du XIXme siècle mais l’histoire du domaine est beaucoup plus ancienne. Il s’agissait d’un Jenane (littéralement "jardin de vergers", terme dérivé de Jenna : Paradis en arabe) ou propriété d’agrément, que les propriétaires occupaient surtout durant l’été, fuyant la chaleur moite et étouffante du Vieil-Alger pour se réfugier dans le Fahs qui constituait extra muros la ceinture verte algéroise. Cette propriété, avant la chute d’Alger en 1830, était louée au Consul de Prusse d’où son nom de "Jenan el Prousse". Elle échut par héritage maternel à la fille aînée du Grand Mufti d’Alger, Lella Doudja bent el Hadj Mehdi, qui ayant épousé l’aîné d’une vieille famille turque de Bougie, Dar Klioua, devait s’y installer définitivement et vendit Jenane el Prousse vers 1875.
Leile doudja bent el hadj mehdi que l’on appelle dans notre famille yemma doudja était mon arrière grand mère maternel. Je suis très émue de retrouver sa trace a travers l historique. De dar el prousse.
Elle assista au passage de Napoleon 3 a Alger alors qu’elle avait ans et il l’avait prise dans ses bras.
L’image que j’ai d’elle est celle d’une dame pieuse assise les deux mains posées a plat sur les genoux et un regerd si lumineux, elle est enterrée a Fez où vécue l’une de ses filles. Lors d’un passage a Fez j’ai cherche febrilement sa tombe mais sans succès, je ne desepere pas de la trouver un jour.
Quel destin
Mme Maya Hanouz
Exacte..... Yemma doudja..... Mon arrière grand mère enterré au Maroc..... Étant moi même un de ses descendants.
Merciiiii je viens de retrouver votre bel article, c’était très important pour moi .
avec toute ma considération.
Merci pour toutes ces informations.
Et heureuse d’apprendre le témoignage de ma cousine Maya Hanouz et de tata Habiba.
Bonjour,
Si je comprends bien, un notaire Antoine Sésini a construit la villa et l’a vendue avant la seconde guerre mondiale, mais on a continué à l’appeler villa Sésini. Jusqu’à ce que comme centre de torture elle soit assimiler, justement, au sinistre Jean-Jacques Susini. je comprends mieux pourquoi les deux noms co-existent, ce qui me semblait une bizarrerie inexpliquable jusqu’à présent.
Fernand Pouillon, qui habitait de l’autre côté de Mahçoul, m’a fait visiter cette villa. Je n’ai qu’un seul souvenir, une des salles de torture. Cette vision efface toutes les autres.
Merci pour votre site. Cordialement. Catherine Sayen
Il semble même que la dénomination "Susini" ait été utilisée bien avant la Guerre, même si de nombreux Algérois continuaient à la désigner sous le nom de son premier propriétaire
Très difficile de comprendre la chronologie de la presence des differentes personnalites dans ce lieu historique. Aucune date même approximative de la date de construction de cette villa. Est-ce avant ou au cours de la colonisation ? Merci pour un quelconque éclaircissement. Ce travail devrait etre fait pour l’ensemble de l’habitat en algerie. Il y a beaucoup de travail à faire. Longue vie à l’initiateur de ce site.
la villa Susini abritait l’ambassade d’Allemagne
d’après le témoignage suivant signé André Vincent
http://algerazur.canalblog.com/archives/2008/11/08/11269263.html
" ... puis un torpilleur Américain fonça sur le barrage de chalands acheminé en hâte afin d’empêcher l’entrée de l’arrière port et le détruisit , alors il se mit à tirer sur l’ambassade Allemande située dans la villa Susini, (drapeau à croix gammée au vent) sur la colline (ou nous faisions auparavant voler nos cerfs volants)surplombant le Hamma à environ 1000 mètres à vol d’oiseau de mon balcon."
J’ai rejoint Alger le 4 septembre 1962, donc après l’indépendance. Le 4ème Bataillon de chasseurs à pied auprès duquel j’étais affecté avait ses compagnies dispersées dans Alger. L’une d’elle était sur le territoire de la villa Sésini et du Parc Lung. Ce domaine était une ancienne fondation philantropique de la famille Lung ( les vins ) en faveur des jeunes musulman(e)s du Clos Salembier, où se trouvaient , entre autres, des écoles de mécaniciens, d’horlogers et d’infirmières.
La villa elle-même était devenue un cantonnement spartiate. Avec mes deux camarades nous avons passé notre première nuit à Alger sur un lit Picot ( lit de camp ). Le lendemain nous avons rejoint nos compagnies respectives.
Le Capitaine qui nous accueillait nous dit que la villa avait été jusqu’en novembre 1942 l’ancien Consulat d’Allemagne (et non pas ambassade, bien sûr ).
Ce n’est que plus tard que j’en entendu parler de son utilisation pendant la guerre d’Algérie.
Merci de rectifier, cette villa à été construite par mon arrière grand- père Alexandre Sesini notaire à Alger, mon grand- père y est né également.
Nous aimerions que l’association de notre nom cesse avec les atrocités qui ont eu lieu à cet endroit.
Notre famille l’avait déjà vendue avant la seconde guerre mondiale.
Bonjour a tous,
Je suis Algerienne et j’aimerais savoir en quelle année la villa a été édifiée.
J’ai beau cherché cette information mais je ne l’ai pas trouvé
Merci d’avance.
Je suis la petite fille de YEMMA Doudja Bent Hadj Mahdi.
Ma mère Aouaouche Ou Mahdi Klioua .
Qui aurait pensé un destin aussi dramatique ....que dirait ma Grand mère en sachant que certains de ses petits et arrières
petits enfants subiraient les tortures les plus inhumaines....
J’en suis profondément triste...
Je constate que le paragraphe historique de cette résidence que l’on appelle Villa Susini, n’est plus....
Historique bien avant qu’elle ne devienne propriété de Maître Sésini. ...
il s’agissait de la résidence d’été de style ottomane du grand Muphti D’ALGER,bien avant le débarquement,et la colonisation française .elle devient propriété par héritage à Lala Doudja bent Hadj Mahdi qui épousa le fils d’une riche famille Turc Klioua. .de Bejaia ...elle la loua puis la vendit à maître Sésini
je prie Monsieur HENRI POUILLOT DE RÉINSÉRER LE BEL ARTICLE QU’IL AVAIT PUBLIÉ
JE VOUS EN REMERCIE D’AVANCE. ..
LA PETITE DE LALLA DOUDJA.