Henri POUILLOT
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“Des plaies blessent profondément l’Algérie d’aujourd’hui”
Louisette Ighilahriz, ancienne moudjahida

Un article Hafida Ameyar dans le journal algérien "LIBERTÉ" rendant compte de l’intervention de Louisette Louisette Ighilahriz à l’occasion de ce 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie paru le 7 juillet 2012

Article mis en ligne le 8 juillet 2012

par Henri POUILLOT
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Louisette Ighilahriz, ancienne moudjahida “Des plaies blessent profondément l’Algérie d’aujourd’hui”

Le 5 Juillet 1962, c’est la fin des conflits. Je précise qu’en principe, la fin de la guerre devait avoir lieu le 19 mars 1962. C’est ce jour-là qu’a été décrété le cessez-le-feu… Mais, l’OAS a juré une Algérie terre brûlée. C’est là qu’il y a eu le plus d’assassinats, le plus d’incendies… Les gens de l’OAS tiraient à vue d’œil sur les Algériens. Ils tiraient comme sur des lapins. On a eu beaucoup de morts en l’espace de cinq- six mois que pendant deux années de guerre de Libération nationale.

A l’époque, je venais d’être libérée. J’avais d’ailleurs rejoint l’Algérie le 8 mai 1962. Je n’avais pas arrêté de transporter des blessés. J’évitais de les transporter dans les hôpitaux, car là aussi on les achevait. Je les transportais alors chez des habitants qui les prenaient alors en charge.

Dans ma famille, nous étions trois générations en prison  : ma grand-mère, mes parents et nous les enfants. Nous nous sommes attelés à sauver ce qui devait être sauvé, du 19 mars au 5 juillet 1962. Alors imaginez un peu : un 5 juillet sans être canardé ! Ce jour-là, il y avait la folie mélangée à de la joie. Il y avait joie, il y avait deuil.

Qu’en est-il de l’Algérie, cinquante ans après  ? Effectivement, de 1962 à aujourd’hui, des universités ont été construites dans toutes les wilayas, il y a des millions d’étudiants aujourd’hui, nous sommes à plus de soixante barrages… Dans chaque wilaya, il y a des écoles primaires, des établissements du moyen et du secondaire… Quand on pense qu’on a hérité de 98% d’analphabètes, on se rend bien compte, aujourd’hui, que nous avons réalisé des projets prodigieux. Mais… Il y a un mais… Il y a les plaies qui blessent profondément l’Algérie, comme la corruption, les harraga, la drogue que notre voisin ne cesse de fournir pour anéantir notre jeunesse… Il y a aussi trop de vols…
Il y a également un mode d’expression à revoir…

En ce qui me concerne, les colloques internationaux, les regroupements scientifiques, pour ne citer que ceux-là, me permettent de m’exprimer. Aujourd’hui, il devient urgent d’ouvrir une chaîne télévisée d’Histoire. C’est nécessaire ! C’est indispensable !

Par : Hafida Ameyar

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