Objet : Autorisation de manifester = 2 poids, 2 mesures
Monsieur le Premier Ministre,
Pour la 6ème année consécutive, le collectif "Sortir du colonialisme", qui regroupe des associations, partis et syndicats, devait clôturer la 9ème édition de la "Semaine anticoloniale et antiraciste" par une manifestation, le samedi 1er mars dernier.
Or, cette année, sur directives des plus hautes autorités, (dixit de la Préfecture de Police de Paris) cette manifestation nous a été interdite, seul un rassemblement statique, Place de la République, a été toléré. Il semble que la phobie des incidents ayant eu lieu la semaine précédente à Notre Dame des Landes a "justifié" cette interdiction, alors que la tradition des précédentes années démontrait le bon déroulement de nos initiatives. En plus cette année, la fin de cette semaine "anticoloniale, antiraciste" tombant en période scolaire, l’affluence allait être réduite.
Alors qu’une partie des manifestants voulaient quand même sortir de la Place de la République, un déploiement phénoménal de CRS, plusieurs centaines, (avec casques, matraques, bombes lacrymogènes, boucliers, gilets pare-balles,…) stoppaient cette "velléité" et encerclait les militants pacifiques et les retenaient comme dans un centre de rétention à ciel ouvert pour une garde à vue de près de 2 heures, sur la Place de la République, et ce, malgré l’ordre de dispersion lancé.
Quelle surprise, ou plutôt, consternation, de constater qu’une semaine plus tard, des groupes, islamophobes, à connotation raciste, sur des thèmes de haines racistes, obtenaient le droit de manifester dans les rues de Paris. Ces groupes, eux s’étaient déjà signalés auparavant par des comportements violents.
On constate donc, Monsieur le Premier ministre, après les dérives racistes de votre gouvernement face aux Rroms, que vos services autorisent les manifestations à connotation racistes, mais interdisent celles antiracistes, anticoloniales. Et cette interdiction survient quelques jours après le refus par votre ministère des Affaires étrangères de recevoir une délégation de notre collectif pour évoquer les questions de droits de l’homme au Maroc, et du Sahara occidental !!!
Quelle conception d’un gouvernement se prétendant de gauche : même sous le sarkozisme, on n’avait pas assisté à un tel comportement !!!!
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre l’assurance de nos meilleurs sentiments.
Henri Pouillot
Président de "Sortir du colonialisme"
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