Personne n’oubliera le passé du "père" de cette formation politique le tortionnaire de Jean-Marie Le PEN. En 1956, élu député sur les listes poujadistes, il démissionnera de l’Assemblée Nationale pour reprendre l’uniforme militaire afin d’aller "casser du bougnoule". Avec ses galons de lieutenant, il sévira à la Villa Susini, à Alger, pendant la Bataille d’Alger. Nombreux furent les témoignages de ses victimes, dénonçant la cruauté dont il délectait dans les séances de tortures. Le témoignage de Mohamed Moulay au procès que Jean-Marie Le PEN intentât au journal Le Monde, au moment du second tour des élections présidentielles de 2002, était poignant, il est un exemple type. Le Pen était venu arrêter son père, il le tortura devant toute la famille, et il oublia même son poignard. Mohamed, qui n’avait qu’une dizaine d’années alors, en restera traumatisé, d’autant plus qu’il ne reverra jamais son papa.
Avec Marine Le PEN au commandes du "nouveau" FN, certains osaient dire que ce parti avait tourné une page et devenait "fréquentable".
L’actualité nous démontre que le naturel n’a pas disparu. Robert Menard, soutenu par le FN, à Béziers s’est récemment distingué très récemment dans un article sur son site "Pied-noir et fier de l’être" avec ces propos : "Si, demain, je suis élu à la tête de notre ville, je garderai en mémoire qui je suis et d’où je viens. Je protègerai la stèle aux martyres de l’Algérie française élevée dans le cimetière neuf de notre ville. Et je serai aux côtés de mes compatriotes comme de mes amis harkis pour défendre leur mémoire et leur honneur. Je suis pied-noir et fier de l’être." Les "martyrs, qu’il compte honorer sont donc les criminels de l’OAS condamnés à mort et fusillés. Quel symbole !!! Et pour marteler cette analyse, dans ce même article, il rappelle : "Sur l’Algérie, sur les mensonges propagés par trop d’historiens et tant de médias, j’ai dit ce que je pensais dans un petit livre intitulé « Vive l’Algérie française ! » ". Tous les ingrédients du racisme sont ainsi mis en exergue par ce personnage.
Pour compléter c’est Gilbert Collard, député frontiste qui ne veut pas rester en reste. Il a décidé, le 10 décembre 2013 de prononcer l’éloge funèbre du sinistre Général Paul Aussaresses à La Vancelle. Et pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur sa présence il précisa : "Mais je ne suis là qu’en tant qu’ami.., c’est au nom de ma seule tristesse et de ma seule admiration. Je ne représente personne sinon la haute idée que j’ai du général". "J’avais des liens vraiment filiaux avec lui", confie-t-il à BFMTV. Chacun a ses amis !!! Et pour expliquer cette amitié, il déclara : "Le général m’a appris à assumer […] Il n’a fait qu’exécuter les ordres qu’on lui a donnés, par amour pour son pays […] Il a eu le courage d’être couvert d’opprobre. L’opprobre, c’est peut-être sa plus belle médaille… " Le Général a d’ailleurs été enterré avec la médaille de la Légion d’honneur que Jacques Chirac lui avait retiré à la suite des réactions de l’opinion publique et de la condamnation pour apologie de la torture.
Marcel Bauer, maire UMP de Sélestat et conseiller général, était aussi présent dans l’église et il précisa : "Je viens pour l’homme que j’ai connu… "
Vraiment, quelle honte que des élus de la nation arborent de cette manière aussi ostensible un tel hommage à un tel personnage, théoricien de la torture, fier de l’avoir pratiquée. Honte à ceux qui osent, aujourd’hui encore, défendre de telles valeurs...
P.S Le Front National reste donc fidèle à ses origines. Créé sur les fonds baptismaux de la Guerre d’Algérie, du racisme anti-maghrébin, des relents du colonialisme, de toutes les exactions commises envers les "indigènes" algériens, aujourd’hui encore, il cultive ces mêmes valeurs. Quand on honore un Aussaresses, ou un Bastien-Thiry (organisateur des 2 attentats contre le Président de la République d’alors, le Général De Gaulle), ces symboles peuvent faire craindre à une volonté du retour du fascisme en France
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