L’Hypocrisie politique
François Hollande parle de lutte contre le racisme, mais n’est-il pas responsable d’avoir placé au ministère clé de l’Intérieur un certain Manuel Valls, qui prônait déjà depuis plusieurs années une politique inspirée du sarkozisme.C’était bien pour mener une politique basée sur les discriminations à tendance raciste.
Manuel Valls est le premier ministre de "gauche" poursuivi pour la tenue de propos racistes. Depuis qu’il est en fonction. Il rivalise avec d’anciens ministres de l’Intérieur : Nicolas Sarkozy ou Brice Hortefeux (condamné pour propos raciste). Cet ancien maire oublie-t-il qu’il y a quelques années il parrainait 2 enfants nés en France, menacés d’expulsion. Va-t-il régulariser le père de ces 2 enfants ? Ce papa avait été expulsé, il est revenu clandestinement retrouver sa famille, sa demande de régularisation vient d’être déposée en préfecture. Sera-t-elle enfin acceptée ?
Le 11 novembre 2013, François Hollande a été hué sur les Champs Élysées lors de la cérémonie commémorative de la Guerre de 14/18. Certains ont glosé que c’était la première fois qu’un Président de la République était ainsi victime d’une telle manifestation mettant en cause les valeurs républicaines. Il suffit de se reporter au 11 novembre 1960, au début de cette 5ème république, pour retrouver le même phénomène. Un millier de manifestants y avaient été arrêtés et 6 avaient été déférés devant les tribunaux pour "cris séditieux" C’était déjà l’extrême droite qui vociférait alors au cri de "l’Algérie Française" !!! En dehors du fait que ces contestations sont condamnables du fait qu’elles sont une insulte à la reconnaissance de la naturelle célébration d’une commémoration digne de ces français morts pour que notre patrie puisse vivre libre, elles sont quand même la traduction d’une exaspération profonde d’une partie de la population sur des engagements non tenus, et dans laquelle l’extrême droite s’engouffre pour tenter de récupérer le mécontentement.
Manuel Valls avait fait une tournée en France pour faire, soit disant, reculer le Front National !!! Comment, avec ses propos si généreusement répétés de stigmatisation, de discriminations... à consonances racistes, xénophobes,... de catégories de français peut-il être crédible dans ce domaine ? Avec cette caution d’un ministre de la République, il ne fait que légitimer la politique de ce parti xénophobe, raciste... et la libération de la parole raciste.
Une campagne odieuse vise, depuis plusieurs semaines, Christiane Taubira. C’est la résurgence des campagnes connues dans les années 1930, avec le Clown Chocolat et la publicité "Y a bon Banania", le zoo humain de l’exposition coloniale... Tant que la classe politique ne fera pas la peau à ces odieux clichés de la "colonisation positive", en reconnaissant, comme pour l’esclavage, que cette politique d’alors a mené à la banalisation de crimes d’état et de crimes contre l’humanité, on peut craindre que le racisme, base de ces concepts, puisse continuer à fleurir sur ce terreau si propice à son développement.
Il ne suffit pas de déclamer une petite phrase dénonçant le racisme, de temps en temps, quand la politique de tous les jours banalise la stigmatisation de la population, par catégorie : rroms, juifs, musulmans, jeunes de banlieue, "étrangers", "issus de l’immigration" (1)... en en faisant des bouc-émissaires, Il faut revoir toute cette politique, aider réellement les associations luttant contre le racisme. Il faut que la France ait le courage de reconnaitre et de condamner enfin sa responsabilité dans les crimes d’origine coloniale(2).
Les médias, l’opinion se sont émus des noyades de Lampedusa, mais la France a la triste responsabilité, exclusive, de milliers de noyades provoquées par la police maritime Française aux Comores depuis l’institutionnalisation des "visas Balladur" interdisant aux membres d’une même famille vivant sur l’une ou l’autre des iles de cet archipel de se retrouver.
Certains proposent de changer de premier ministre, des noms sont même avancés. Mais, actuellement au Gouvernement, certains ministres ont affirmé, avant d’accepter leurs marocains, des positions d’un réel changement, de gauche. Mais, la "solidarité" gouvernementale imposée, fait, que le slogan "le changement, c’est maintenant" seriné pendant la campagne présidentielle est plutôt traduit par un renoncement à toutes les valeurs de gauche.
Il est grand temps que la France ne reste pas seulement le pays de la rédaction de la déclaration des droits de l’homme mais devienne celui de son application.
L’enjeu n’est pas le changement d’un homme (ou d’une femme) au sein du Gouvernement, même si c’était le premier d’entre eux, mais c’est changer de politique, respecter les engagements sur lesquels ceux qui sont au pouvoir se sont engagés, mener une réelle politique de gauche. C’est le seul moyen de redonner confiance au peuple français.
(1) - cette catégorie ne vise pas les Sarkozy ou Vals dont les parents sont venus se réfugier en France, mais ceux qui souvent, a plusieurs générations, vivent, travaillent dans notre pays, mais ont des prénoms et des noms inconnus sur le calendrier des "saints", ou une couleur de peau révélant que des ancêtres étaient sans doute des indigènes des colonies.
(2) - Le colonialisme n’a pu se développer que sur les bases du racisme. Estimant qu’il était nécessaire d’apporter la civilisation supérieure à des populations "arriérées", les exactions devenaient "naturelles". L’exemple de l’Algérie, dans ce domaine, est significatif. Avant la guerre de libération, les enfumades, les tortures, les répressions... étaient déjà des pratiques courantes. Pendant la Guerre d’Algérie, l’ampleur prit des proportions considérables. Les viols, tortures, exécutions sommaires sont généralement connues, par contre les camps d’internement (pudiquement appelés de regroupement) les villages rasés au napalm, l’utilisation du gaz Sarin ou Vx,... beaucoup moins médiatisés, même s’ils ont été, au total, la cause de centaines de milliers de victimes.
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