Henri POUILLOT
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Sétif, Guelma, Khératta - un certain 8 Mai 1945


3 noms de villes algériennes associées, pour des massacres perpétrés le 8 Mai 1945 et les jours qui ont suivi.

Pendant la seconde Guerre mondiale, des dizaines de milliers de "tirailleurs" algériens, marocains, sénégalais, malgaches... ont été enrôlés dans l’armée française pour libérer la FRANCE, pour la défense de la liberté. C’est sur cette base que beaucoup ont accepté de se battre, très souvent aux avant-postes. Avec la signature de la capitulation allemande, dans les esprits, était né un espoir fou d’avoir enfin de nouveaux droits, bafoués jusqu’à maintenant.

La liesse qui s’était emparée des Français en métropole, lorsque les Algériens rentrent dans leurs bleds, ils veulent aussi manifester ce qu’ils croient être une ouverture vers une reconnaissance d’une citoyenneté à part égale.

Le mouvement nationaliste mené par Messali Hadj en particulier avait grandi dans les esprits. A Sétif, la ville de Farath Abbas (pharmacien) un grand défilé est programmé, avec, à la tête du cortège, un groupe important de jeunes "Scouts musulmans". Le jeune Bouazid Saal, sort un drapeau algérien, un policier l’abattra, provoquant une révolte. Une centaine d’européen en seront les victimes.

Une répression féroce s’abattit sur toute la région, surtout à Sétif et les environs mais aussi autour de Khérrata et de Guelma. Ce seront autour des 40.000 victimes. C’est un chiffre considérable, contesté, invérifiable puisque les populations n’étaient pas recensées, et que de nombreuses disparitions, exécutions ne trouvent aucune trace officielle. De nombreux cadavres ont été incinérés dans les fours à chaux de Guelma.

Des algériens parlent de génocide, d’après les définitions internationales, l’expression ne convient pas, même si l’on peut considérer qu’il s’agit bien d’un crime d’état, d’un crime contre l’humanité qui n’a jamais été reconnu ni condamné. L’ambassadeur de France en Algérie, et le propos a été repris par le ministre des affaires étrangères de l’époque, a déclaré, quelques semaines avant le 60ème anniversaire, qu’il s’agissait "d’une tragédie inexcusable". Certes c’est un premier pas de reconnaissance de la part des autorités officielles françaises de la responsabilité de la France, mais c’est insuffisant. Je vous propose d’aller lire mon intervention que j’ai faite à la tribune de la Faculté de Sétif le 8 mai 2005 pour saisir la sensibilité des Algériens à ce sujet.

Cette répression sanglante, a certes stoppé, à ce moment là les mouvements d’expression publique de la revendication d’indépendance, mais la rancœur et l’humiliation subies, enfouies réfugieront. Comme le général chargé de diriger la répression, le dira : "je vous ai redonné la paix pour dix ans", cette prédiction, s’avèrera juste, puisque 9 ans plus tard c’était le début de la guerre d’indépendance qui se déclenchera.
Oui, les massacres de Sétif sont, de fait, les prémices de la guerre d’Algérie.

Un livre remarquable, rédigé en 1946, mais édité seulement en décembre 2005 aux éditions "La Découverte" relate dans le contexte de l’époque, avec l’empreinte du colonialisme omniprésent, comment une partie de sa famille a été massacrée dans cette période. Il s’agit de : "Les Masacres de Guelma" (Algérie, mai 1945 : Une enquête inédite sur la furie des milices coloniales) écrit par Marcel Réggui.

Marcel Réggui fut mon professeur de français au Lycée d’Orléans.

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