Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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Des collusions "officielles" OAS / Collectivités locales

Quelques exemples de ces scandales

Article mis en ligne le 22 juin 2010
dernière modification le 23 janvier 2011
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Une collusion avec des collectivités locales

Depuis 2002, cette association a pu trouvé un appui public conséquent. C’est cette année là que la première plaque "ADIMAD" a été posée sur un espace public : à Théoule (06) sur le muret entourant la statue de Notre Dame d’Afrique, copie de celle d’Alger (voir la page correspondante). Et c’est tout un symbole, puisque cette cérémonie inaugurale a été placée sous la présidence du colonel LACHEROY. En effet, ce théoricien de la "guerre révolutionnaire" (dont la torture est le moyen d’obtention du renseignement) était allé comme instructeur enseigner ces pratiques sur le continent américain avec les Aussaresses et consorts, et ce, avec le feu vert de Pierre Mesmer. C’est sous cette technique que les dictatures en Argentine, au Chili,… ont fait disparaître des dizaines de milliers d’opposants. Le premier novembre 2003, à Théoule sur Mer (06), "Renaud Muselier, tête de liste UMP à l’élection régionale PACA, escorté d’une cohorte d’élus de même couleur politique est débarqué à la cérémonie de souvenir" (c’est une citation ADIMAD) afin de rendre "hommage" aux quatre "héros" à la cérémonie commémorative qui leur était organisée. Sur le muret, en effet, un "honneur" est fait à Degueldre, Dovecar, Piegts et Bastien-Thiry

Dans la foulée, ce sont à Béziers, à Pérols, à Antibes, à Perpignan, à Marignane…, sur des stèles et des plaques, que sont gravés les noms de ce quatre "héros", "martyrs pour que vive l’Algérie Française" (ces mots sont employés). Mais de nombreux autres endroits : Saint Laurent du Var, Giens, l’église intégriste de Saint Nicolas du Chardonnet à Paris, à Hyères, Valras, Nice, Toulon,… des plaques, des noms de rues, de squares, des monuments ont surgi ces toutes dernières années à leur initiative pour évoquer la nostalgie d’une certaine "Algérie Française". Généralement les inaugurations ont été faites avec la présence d’élus parés de leur écharpe tricolore.

Sur la tombe de Claude Piegts on peut lire : " A Claude Piegts, Mort en Héros, à 28 ans, au Trou d’Enfer pour l’Algérie Française le 7 juin 1962 – On pense, A toi, Sans cesse[1] - Adimad". Le Trou d’Enfer est le lieu, dans l’enceinte militaire du Fort de Marly le Roi (78) où il fut fusillé à la suite de sa condamnation à mort.

Depuis la fin de la Guerre d’Algérie, des manifestations restreintes, semi-privées (annoncées seulement entre les anciens proches), étaient organisées pour commémorer leur date d’exécution. Ces dernières années, une publicité, principalement par Internet, vient de leur être donnée. Une toute autre ampleur a été franchie avec la volonté d’inaugurer à Marignane[2] (13) une stèle, la réplique de celle de Perpignan (inaugurée en 2003 en présence PUJOL, adjoint au maire UMP Jean-Paul Alduy). Grâce à une mobilisation de l’opinion, et une intervention de nombreuses associations, cette stèle a quand même été installée dans le cimetière de la Ville (comme à Perpignan), mais elle n’a pas pu être inaugurée, le préfet de région ayant été contraint d’interdire ce geste symbolique. Sur ces deux stèles qui représentent un supplicié attaché à un poteau d’exécution on peut lire : "Aux Fusillés, aux combattants tombés pour que vive l’Algérie Française" avec les quatre noms de ces "héros".

Le premier juillet 2006 au cimetière de Versailles un hommage sur la Tombe de Roger Degueldre a été rendu public. Malgré les interventions, de l’ARAC, du MRAP, de l’ANPROMEVO[3] Le préfet n’a pas estimé nécessaire d’interdire une telle manifestation où des drapeaux tricolores se sont inclinés sur cette tombe, où a retenti la Marseillaise et le chant fétiche de l’OAS "Les Africains", sur laquelle a été déposé une composition florale avec l’inscription "On pense, A toi, Sans cesse – Adimad" et où les trois lettre OAS étaient en bleu blanc rouge. Et depuis, chaque année, le premier samedi de juillet, avec l’accord des plus hautes autorités départementales, ces cérémonies se renouvelles, avec ce même rituel...

Le 5 juillet 2006, une association prête-nom avait permis à l’Adimad d’obtenir l’autorisation de raviver la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe de Paris. On allait donc permettre à ceux qui avaient tenté, et qui continuent de dire qu’ils en sont fiers, de renverser la République, d’assassiner à deux reprises le Président de la République d’accomplir un tel geste symbolique. Ce n’est que la veille au soir après les multiples interventions que cette manifestation de la honte a été interdite par le préfet de police de Paris.

Des connivences politiques, pas seulement avec l’extrême droite "classique".

Depuis 2002 on voit une étrange connivence se mettre en place, s’afficher. Ce ne sont pas seulement les maires UMP Jean-Paul Alduy de Perpignan ou Simonpierrei (qui vient du MNR après avoir transité au Front National, etv ait obtenu le soutien UMP) mais aussi les membres du gouvernement français qui cautionnent cette résurgence. Par exemple, sur le site de l’ADIMAD, sont diffusés les bristols officiels : carte de vœux du Ministre des Anciens Combattants M. Mékachéra, invitations de la Ministre de la défense Me Alliot-Marie et également du Premier Ministre M. De Villepin pour les cérémonies officielles commémorant la fin de la Guerre d’Algérie.

Le 9 novembre 2006 le Premier Ministre, accompagné de la Ministre de la Défense et de celui des Anciens Combattants posait la première pierre d’une stèle qui rendra hommage à l’ancien Président de la République à Colombey les deux Eglises. Deux jours plus tard, en ce jour symbolique du 11 novembre, une cérémonie était prévue pour rendre "hommage" à Bastien-Thiry, sur sa tombe, à Bourg la Reine (92), celui qui participa à deux attentats contre ce même président de la République. Le Préfet n’a pas estimé que cette manifestation puisse être choquante, pas plus que le Ministre des Anciens Combattants sollicités pour interdire cette manifestation honteuse.


[1] Sur trois lignes, les 3 premières lettres étant OAS

[2] Il faut se reporter au livre "La bataille de Marignane" suivie de Mort pour la France écrit par Jean Philippe Ould Aoudia et par Jean François Gavoury, aux éditions Tirésias.

[3] Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS dont le président est Jean-François Gavoury (fils du commissaire central d’Alger) et le secrétaire général Jean-Philippe Ould Aoudia (fils d’un des 6 inspecteurs des centres sociaux éducatifs) dont les pères ont été assassinés par les tueurs de l’OAS.

Une collusion scandaleuse avec le Gouvernement

Une première collusion scandaleuse est l’inauguration le 5 décembre 2006 à coté du mémorial du Quai Branly à Paris d’une plaque sur laquelle est gravée : "La nation associe les personnes disparues et les populations civiles victimes des massacres ou exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Evian…" En effet, ce qui n’y est pas écrit, c’est que : les principales violations des accords d’Evian sont le fait de l’OAS. Leurs nostalgiques, sur le site de l’ADIMAD expliquent qu’ils ont été trahis parce que les deux dates du 26 mars 1962 à Alger et du 5 juillet 1962 à Oran n’étaient pas gravées dans ce marbre comme il le leur avait été promis. Or, si des massacres ont bien eu lieu à ces deux occasions, c’est bien dans la nature et la façon dont elles se sont déroulées qu’il faut en chercher les causes : l’OAS voulait à tout prix faire capoter ces accords de paix signés à Evian, tout neufs, et elle porte la très lourde responsabilité des conséquences qui en ont découlé. Que le Gouvernement de la France cautionne une telle manipulation de la réalité historique est gravissime. Pour l’anecdote, à l’occasion de cette cérémonie, le Premier Ministre a rendu officiel le "Chant des Africains", l’hymne de l’OAS.

Une seconde manifestation, grave, de ces collusions est l’inauguration du "Mur des Disparus" de Perpignan, le 25 novembre 2007 par le Secrétaire d’Etat au Anciens Combattants. (sujet développé dans le chapitre "Perpignan et l’OAS)

Puis, une nouvelle opération scandaleuse est la décision annoncée le 5 Décembre 2009 de faire défiler sur la colonne centrale du Mémorial du Quai Branly à Paris le nom de 48 victimes de la fusillade du 26 mars 1962, Rue d’Isly à Alger (Voir la rubrique 26 Mars 1962 dans la Guerre d’Algérie)

Alertes

Maintenant, je suis très souvent alerté dès qu’un nouvel évènement se produit dans ce domaine, mais n’hésitez pas à me solliciter, au cas où je ne l’aurais pas su. Je ferai mon possible pour rechercher les compléments d’informations avec les réseaux à l’écoute de ces questions, ceux qui ne peuvent accepter un tel affront aux valeurs républicaines et je suis disposé à aider à coordonner les actions de riposte nécessaires.

On ne peut s’opposer, évidemment, à ce que des personnes proches se recueillent sur la tombe de l’un des siens, à ce qu’un office religieux soit prononcé à la mémoire d’un défunt, tant qu’il reste dans le cadre de l’intimité. Mais il est intolérable qu’un hommage public puisse être rendu avec la symbolique républicaine drapeaux tricolores, Marseillaise… à l’attention de ceux qui ont voulu renverser les institutions de la France et qui ont été condamnés pour cela. Il est intolérable également que des morts soient instrumentalisés pour des causes politiques.

P.S. :

Quel exemple !

Comment les plus hautes autorités de l’État, relayées par les préfets, peuvent-elles exiger que des jeunes respectent les valeurs de la République, quand elles-mêmes tolèrent qu’elles soient bafouées par de telles démonstrations ?

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