Jacques Pâris de Bollardière, soldat par tradition familiale, sorti de Saint-Cyr en 1930, reçoit le baptême du feu à Narwick et rallie la France libre à Londres. Il participe à tous les combats des F.F.L. et commande en avril 1944 la mission Citronelle dans le maquis des Ardennes. En Indochine, il est à la tête des troupes aéroportées. Nommé général en 1956, il est envoyé en Algérie à sa demande.
Commandant du secteur Est de l’Atlas blidéen, croyant à la possibilité d’une politique de pacification, il refuse les conditions dans lesquelles est menée la guerre d’Algérie. Il demande à être relevé de son commnandement et expose publiquement sa position, ce qui lui vaut d’être condamné à 60 jours de forteresse pour "atteinte à l’honneur des troupes qu’il avait sous ses ordres !...
En 1972, à la suite des polémiques suscitées par le film de Pontecorvo "La bataille d’Alger", le Général de Bollardière réfute la version de Massu dans une réponse qui est celle d’un soldat de pure tradition, d’un esprit libre, à ceux qui pensent qu’il n’est pas de limites à la raison - ou à la déraison- d’Etat, comme à ceux qui, sous tous les régimes participent à ce mal de notre époque : la dévaluation de l’humain. Ensuite, il contribue à de nombreuses initiatives inspirées par la volonté d’une bataille de l’homme, selon le beau titre de son livre.
Depuis, le Général Massu a reconnu et regretté la torture. La vérité sur les crimes commis au nom de la France, sur le 17 octobre 1961,... progresse.
Jeudi 29 Novembre 2007 à 17h15
Un Carrefour du Général Jacques Pâris de Bollardière a été inauguré à Paris par Bertrand Delanoë Maire de Paris, Odette Christienne Adjointe au Maire chargée de la mémoire et du monde combattant, des archives ainsi que les Maires des 7ème et 15ème Arrondissement Michel Dumont et René Galy-Dejean
Ce carrefour est situé à l’intersection des Avenues de Suffren et de la Motte-Piquet (Métro la Motte-Piquet)
Sa femme, Simone de Bollardière, sa famille, ses amis étaient présents.
Il faut rappeler que pendant la guerre d’Algérie, ce général, ancien Compagnon de la Libération, le plus décoré des généraux de cette époque, demanda à être relevé de ses fonctions de commandement pour ne pas cautionner la pratique de la torture contre les algériens. Parce qu’il rendit publique sa position dans le journal l’Express de Jean-Jacques Servan-Schreiber, il fut condamné à 60 jours de forteresse, et « mis au placard ».
Il s’engagea ensuite dans les campagnes de non violence, et en particulier contre les essais atomiques (aux côtés de l’Amiral Sanguinetti) dans les atolls de l’océan pacifique.
Dans cette période où des élus, comme à Perpignan, soutiennent les nostalgiques de l’OAS, du colonialisme et qu’un vent nauséabond souffle pour attiser les relents racistes issus de ces guerres coloniales, ce geste, dans la capitale ne peut que réconforter. A l’occasion du centenaire de sa naissance, cet hommage lui est plus que mérité.
A la veille du déplacement contesté du Président de la République Nicolas Sarkozy en Algérie les propos de Simone de Bollardière (l’une de ces 12 grands témoins de la Guerre d’Algérie qui a signé l’Appel des 12 contre la Torture) sont par contre dans la démarche nécessaire du rapprochement franco-Algérien devant servir à un réel traité d’amitié entre les 2 peuples : "J’ai tenu à ce que les Algériens soient présents pour honorer mon mari qui les a beaucoup aimés". Ce gage, ce carrefour, sont des symboles forts indispensables et qui viennent heureusement contrecarrer les initiatives honteuses des nostalgiques de l’Algérie Française, soutenues par des élus qui osent se dire républicains.
C’est un hommage remarquable à son père, aux actions qu’il a menées, voir l’article suivant.
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