En visite au Maroc, François Hollande, au nom de la France, ose soutenir la politique du roi du Maroc sur les 2 points les plus critiques des droits de l’homme et du Sahara occidental
Le président français, François Hollande, a souligné une "amitié d’une qualité rare pour ne pas dire exceptionnelle" entre la France et le Maroc. Il appelle les entreprises franco-marocaines à s’associer dans cette démarche d’aller développer l’Afrique, pour être utile et en même temps servir les intérêts des deux pays.
Mercredi dans la soirée, les forces de sécurité marocaines ont investi la capitale du royaume pour préparer la deuxième journée de la visite du chef de l’Etat français, François Hollande, qui est arrivé dans l’après-midi à Casablanca. Ce n’est que le lendemain matin, jeudi, qu’il a rejoint Rabat, où une séance conjointe des deux chambres du Parlement marocain a été convoquée en son honneur. C’est à 11h30 que le président français rejoint le pupitre pour prononcer un discours attendu par le gouvernement et l’opposition. Il soulignera, pour introduire son intervention, d’abord une « amitié d’une qualité rare pour ne pas dire exceptionnelle entre les deux pays ».
D’emblée, François Hollande apporte son onction aux réformes lancées par le roi du Maroc, Mohammed VI, en décrivant un Parlement marocain issu de suffrages universels, témoignant de la vitalité de la démocratie marocaine. Comme pour faire un clin d’œil à Alger, l’orateur dira toute sa "fierté de l’amitié de la France avec le Maroc". Sous un tonnerre d’applaudissements, l’invité du roi mentionnera l’inexistence de conflit de mémoire entre les deux pays avant de décliner "l’affection que les Français ont pour le Maroc". Un Maroc fait, selon lui, "d’identités multiples". La France, insiste-t-il, "a confiance en le Maroc". Pour preuve ! Pas moins de 800 entreprises françaises y sont présentes dans divers domaines.
"La France a confiance en le Maroc"
Elles ont investi plus de 6 milliards d’euros ces dix dernières années et employant 100 000 personnes. Cela va de la construction automobile à l’aéronautique, dont une centaine d’entreprises basées à Casablanca, en passant par les eaux et l’agro-industrie. Plus que cela, les deux pays ont concentré leur coopération sur la formation. Le lycée français, à lui seul, a formé 650 000 étudiants. L’institut français en accueille 65 000 dans ses classes. « Mais tout ne va pas aussi vite que certains le souhaitent », concède François Hollande en retenant tout de même que le royaume est « un pays de stabilité ».
Standing ovation pour "l’ami" Hollande
Il prendra d’ailleurs à témoin le chef du gouvernement, l’islamiste du PJD, Abdelilah Benkirane, qui se retrouve aujourd’hui au pouvoir après « avoir passé dix ans dans l’opposition ». « L’alternance est un processus irréversible », poursuit le chef de l’Etat français. Brossant un tableau idyllique du royaume chérifien, il ne manquera pas de vanter la Constitution votée en 2011, en cela, dit-il, qu’elle « garantit la tolérance et reconnaît le caractère multiple de l’identité marocaine ». Énumérant les partenariats entre les deux pays, l’orateur fera également remarquer que la France est « le premier client du Maroc – mais plus son premier fournisseur – dans des échanges d’une valeur de huit milliards d’euros ».
François Hollande défend ainsi le principe de « la colocalisation » en lançant à l’adresse d’une assistance toute ouïe : "Ce qui est bon pour le Maroc est bon pour la France." Au-delà de la coopération dans divers domaines, le président français soulignera ce qu’il pense être comme « responsabilité commune » des deux pays, "compte tenu de leur situation géographique, notamment celle du Maroc". "Nous pourrions coordonner nos actions, converger dans nos réalisations pour investir largement autour de la Méditerranée et en Afrique", préconise l’invité du Maroc qui appelle les entreprises des deux pays à s’associer dans cette démarche d’aller développer l’Afrique, grand continent, pour être utile et en même temps servir les intérêts des deux pays.
Mais plus que le business et les intérêts économiques, François Hollande place le royaume chérifien et son pays au centre de grands enjeux géostratégiques dans la région. Il précise : "Ce qui se passe dans le Sahel est une menace pour toute l’Afrique et pour l’Europe." "C’est la raison, dit-il, pour laquelle elle a pris ses responsabilités au Mali."
Ne manquant pas de mettre l’accent sur le soutien du roi, du gouvernement et du Parlement marocains, le président français lâche le morceau en soulignant la position géographique du Maroc. "Vous êtes un pays saharien, riverain du Sahel, et vous savez mieux que d’autres ce qui est en jeu", lance-t-il devant les représentants des deux Chambres. "L’action que nous menons ensemble, Français et Marocains, dans cette région, s’inscrit dans un cadre qui est la Méditerranée", ajoute l’orateur en parlant "d’impasse" due au blocage induit par la question du Sahara occidental. Une impasse, dit-il, qui est "préjudiciable à tous ; aux familles séparées, aux réfugiés des camps, aux relations entre les pays du Maghreb".
Contrairement à ce que François Hollande avait déclaré dans son discours d’Alger, il apporte son soutien aux propositions marocaines.
Il a affirmé que la France apporte son soutien à la démarche du secrétaire général de l’ONU pour parvenir à un règlement politique mutuellement acceptable sur la base des résolutions du Conseil de sécurité. Cependant, le président français affirme aussi que "le plan présenté en 2007 par le Maroc, qui prévoit un statut d’une large autonomie pour la population du Sahara occidental, est une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée".
Tout le Parlement se lève pour saluer le soutien de l’« ami » français qui préconise une vision politique commune pour la Méditerranée, pour l’Afrique et pour qui rien ne sera grand sans que le Maroc et la France y contribuent ».
Said Rabia
Adhérant !!! Le Président de la République de la France ose soutenir les thèses marocaines pour le procès inique, contraire à tous les principes internationaux de la justice, qui vient de se dérouler il y a un mois, et il cautionne la volonté politique du Roi du Maroc de passer outre les résolutions de l’ONU relatives à l’autodétermination du Sahara occidental.
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