Ces sénateurs communistes ont rédigé le 18 octobre 2010 ce communiqué
La Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc sera installée demain aux Invalides par le Secrétaire d’État aux anciens combattants, Hubert Falco. Cet événement survient deux jours seulement après la commémoration, confidentielle dans la plupart de nos journaux, du massacre par la police d’un certain Maurice Papon, des Algériens qui manifestaient pacifiquement à Paris le 17 octobre 1961.
Voilà un symbole qui confine à la provocation.
Rappelons que cette Fondation, récusée par nombre d’historiens de renom, spécialistes de cette période, a été créée par l’article 3 de la loi scélérate du 23 février 2005 que notre groupe a été seul à combattre au Sénat, texte réhabilitant quasiment l’OAS, indemnisant certains de ses membres, et gravant dans le marbre de la loi les « bienfaits » de la colonisation.
Cette fondation a de toute évidence pour objet de choyer les milieux nostalgiques de l’Algérie française, révisionnistes de tous poils et électeurs du Front national. Il suffit, pour s’en convaincre, de considérer les instances et personnalités en charge de la diriger : trois associations de militaires comptant en leurs rangs des généraux signataires d’un manifeste justifiant la torture. Quant à son futur président, Claude Bébéar, il a fait lui-même la guerre d’Algérie ; Hamlaoui Mékachera, ancien Ministre UMP, délégué aux anciens combattants, ancien militaire de carrière, devrait également intégrer le conseil d’administration.
La Fondation, dotée d’un budget considérable (État et fonds propres des trois associations) va pouvoir se livrer à une réécriture de l’histoire, mêlant à dessein souvenirs, fantasmes et nostalgie.
Quelques moins après qu’un député UMP s’en est pris au dernier film du réalisateur Rachid Bouchareb, qu’un maire, également UMP, a fait fermer une exposition consacrée aux vidéos de l’artiste Zineb Sedira évoquant la guerre d’Algérie, il est à craindre que cette Fondation ne vienne donner corps à un véritable terrorisme intellectuel, avec la bénédiction d’un pouvoir adepte de la parole unique.
Guy FISCHER Nicole BORVO COHEN-SEAT
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