Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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60ème anniversaire du 17 octobre 1961
Article mis en ligne le 18 octobre 2021
dernière modification le 6 janvier 2022

par Henri POUILLOT
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Cet anniversaire a été marqué par un appel signé par plus de 100 organisations (associations, syndicats, partis politiques), un record. Il a été aussi marqué par un très grand nombre de manifestations commémoratives dans de nombreuses villes de France.

Partout les manifestants réclamaient que ce massacre du 17 octobre 1961 soit enfin reconnu comme un crime d’état, et condamné comme tel.

Il faudra encore attendre !!!

Certes, le Président de la République s’est manifesté, mais visiblement il n’a pas bien compris l’enjeu de cet anniversaire :
- Il est allé se recueillir le 16 octobre et pas le 17 !!!
- Il est allé au Pont de Bezons, pas à celui de Saint Michel. Certes au Pont de Bezons il y a eu aussi des Algériens noyés par la Police.
- Le communiqué diffusé par l’Élysée est navrant.

Dans ce communiqué, ce serait Maurice Papon qui, par son autorité, serait responsable de ces crimes qui sont "inexcusables pour la République". Mais il n’est même pas rappelé que Papon était préfet en exercice, obéissant à un gouvernement (celui de Michel Debré, dans lequel sévissait Roger Frey, ministre de l’intérieur) qui avait pris cette décision de réprimer toute manifestation d’Algériens contestant le couvre-feu raciste du 6 octobre 1961.
Selon ce communiqué, il n’y aurait eu que quelques dizaines de tués (c’est un progrès par rapport au communiqué officiel du 18 octobre 1961 qui n’en avait compté que 2), mais bien inférieur à toutes les estimations sérieuses faites depuis (en particulier le travail formidable de Jean-Luc Einaudi) qui évaluent à plusieurs centaines les morts victimes de cette répression barbare.

Les premières commémorations ont été organisées par les associations d’enfants de ces manifestants (ainsi que le MRAP, la LDH...) ; soutenues ensuite par le Maire de Paris et de nombreux élus.

Pourquoi ces approximations ? ces mensonges ?
Certes le président déclarait le 30 septembre dernier : "Nos générations n’ont pas vécu cette guerre, ça nous libère de beaucoup de choses" . Est-ce pour cette raison qu’il s’autorise de telles "fantaisies" ?
Ou, est-ce que ses conseillers sont défaillants ?

Pour lui, nul doute que la perspective de sa candidature dans quelques mois pour la présidentielle, le pousse à instrumentaliser l’actualité, et tout particulièrement ne pas indisposer la droite, les nostalgiques de l’Algérie Française, de l’OAS.

Non, la France doit reconnaître et condamner TOUS les crimes commis en son nom pendant la période coloniale et les mouvements de libération : Guerre de Libération de l’Algérie, mais aussi Madagascar, Cameroun...

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