Henri POUILLOT
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Monsieur le Président : retirez votre infame projet
Article mis en ligne le 9 janvier 2020
dernière modification le 22 mars 2020

par Henri POUILLOT
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Monsieur le Président.

Aujourd’hui, je ne peux, physiquement manifester à Paris (avec l’âge, je souffre actuellement d’arthrose au genou et ne peux donc défiler), j’y serai par la pensée.

En effet, je ne peux que me souvenir des combats de mon père, des miens...
Mon père ce poilu gazé, blessé lors de première Guerre mondiale, contribua, à sa manière, à la résistance lors de la seconde Guerre mondiale. La mise en œuvre du programme du CNR (Conseil national de la Résistance) fut un soulagement pour notre famille, pauvre, avec, en particulier, la possibilité de se soigner enfin dans de bonnes conditions.

Tout jeune gamin, à peine 7 ans, j’ai commencé mon activité de militant en portant des paniers de ravitaillement aux maquisards cachés dans les bois de Sologne. Cette résistance, c’était un formidable espoir collectif, d’une formidable amélioration sociale. Puis en 1968, venant d’entrer dans le monde du travail, j’ai participé à ce formidable mouvement qui apporta de nouveaux avantages sociaux pour les travailleurs, puis j’ai conservé une activité militante.

L’expérience démontre que ce sont bien souvent par les mouvements, sociaux, les grèves,.. que ces acquits ont été obtenus, rarement (jamais devrais-je dire) le patronat, la finance ne les ont accepté spontanément. Je ne veux pas que demain, mes enfants, petits-enfants, (mes futurs arrière-petits-enfants) héritent d’un avenir, pour leurs vieux jours, pire que le mien. Le progrès technique doit permettre de mieux vivre, plus longtemps, de pouvoir profiter d’une retraite de qualité (plus longue), pas d’enrichir des nantis qui confondent milliers et millions quand ils comptent en euros, quand beaucoup de retraités, aujourd’hui, eux, comptent en dizaine d’euros.

Dans cette 5ème république (depuis un plus de 60 ans, pourtant fort contestable sur de nombreux aspects), jamais on n’avait eu autant de ministres mis en cause : une douzaine ont été obligés de démissionner pour une mise en examen (déjà prononcée ou probablement bientôt prononcée). La moitié des ministres ne savent même pas déclarer leurs impôts et ont été « redressés ». C’est à se demander si, sous votre gouvernance, pour devenir ministre il ne faut pas justifier de sa compétence à mettre en cause l’éthique républicaine, à être capable de « jouer » avec la légalité. Autre record : jusqu’à maintenant, aucun ministre de l’intérieur ne pouvait revendiquer, en 2 ans, 3 morts du fait des violences policières. Les Français étaient habitués à ce que les policiers soient en fonction pour les protéger.

La grève, largement suivie depuis plus d’un mois, un record absolu (que vous pourrez revendiquer) depuis des décennies, très majoritairement souvenue par l’opinion française (environ 3 français sur 4 selon les sondages), ne dure, malgré le pourrissement que vous espériez avec la période des fêtes de fin d’année, que par votre mépris et votre décision de refuser de tenir compte de la volonté populaire attachée à ces acquits sociaux si durement acquits. Les difficultés rencontrées par nos concitoyens, ce ne sont pas les grévistes qui en sont responsables, mais votre pouvoir qui refuse de retirer ce projet ignoble. Des travailleurs de plus de 50 ans qui perdent leur emploi ont peu de chance de retrouver du travail, ils vont rester au chômage. Il vaut mieux payer un retraité qu’un chômeur. L’exemple, dans plusieurs pays qui ont transformé leur système de retraite selon le mode que vous tentez d’imposer, démontre la nocivité d’un tel système.

Les médias évoquent des négociations (on sent la même démarche de votre part que pour l’action des « Gilets Jaunes »), mais on constate, au contraire, une volonté de votre part, de tenter de faire croire que vous écoutez les aspirations populaires mais cela ressemble plus à de l’autisme quant à la façon dont vous les entendez. D’ailleurs si vous aviez eu une réelle volonté de négociations, nous n’auriez pas laissé passer cette période des fêtes dans l’inactivité, vous auriez organisé de réelles réunions de travail, sans délais, et pas seulement pour palabrer sur une virgule ou un mot qui ne changent rien face à votre projet global.

Au second tour de la présidentielle j’ai voté pour vous, ou du moins contre l’extrême droite, mais je me demande aujourd’hui si je n’ai pas eu tort.
Il est plus que temps que vous mettiez enfin fin à cette grève en retirant votre infame projet. Ne soyez pas responsable du risque de dérives avec cet enlisement de ce conflit que vous entretenez.

Veuillez accepter, Monsieur le Président, mes plus respectueuses salutations.

Trappes, 9 Janvier 2020

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