Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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François Hollande le chef de guerre en Afrique
Article mis en ligne le 16 janvier 2017
dernière modification le 16 février 2017

par Henri POUILLOT
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Ou, la Françafrique, ce colonialisme d’aujourd’hui

Le 13 janvier 2017, Le Président François Hollande se rendait au Mali, où s’ouvrait officiellement le sommet Afrique-France à Bamako, mais aussi pour adresser un message tendant à justifier la politique militaire française en Afrique, garante de la "Françafrique"

François Hollande et Ibrahim Boubacar Keita (IBK) le Président du Mali lors de ce sommet
Ou, "un dernier dernier tour de piste africain pour Hollande", comme le formulait à cette occasion le quotidien Le Monde.

Il faut se souvenir que François Hollande dès sa prise de fonction, en 2012, va négocier avec l’Algérie, puis le Maroc la possibilité d’intervenir au Mali. C’est le 11 janvier 2013 que débute l’Opération Serval pour éradiquer le terrorisme dans ce pays. Cela devait durer 3 mois. 4 ans plus tard l’Opération Barkhane qui s’est substituée à l’Opération Serval n’a toujours pas obtenu le but annoncé. Il y a quelques semaines encore un militaire français (originaire des Yvelines) était tué : son véhicule a sauté sur une mine. Cela fait une vingtaine de soldats français qui sont morts au Mali depuis le début de l’intervention, 4 en 2016. Une française, responsable d’ONG, à été enlevée à Noël, à Gao,et l’on est toujours sans nouvelles.

Des militaires à Kidal

Cette opération démontre bien, malheureusement, que ce ne sont pas les armes qui éradiqueront le terrorisme. Mais la politique de pillage des richesses locales, créant la misère et cette politique de Françafrique, ne peuvent qu’alimenter des foyers de recrutement de djihadistes. Et, comme le Mali est le 3ème pays producteur d’or du monde, que le nord du Sahel (une partie du Mali) est la région du monde qui recèle 80% des ressources de minerai d’uranium du monde, que des ressources de pétrole existent (connues depuis plusieurs années, mais non exploitées pour ne pas faire baisser le prix du baril), que des réserves de gaz ont été découvertes récemment, il est bien évident que le Mali n’est pas prêt de pouvoir disposer de sa réelle souveraineté. D’ailleurs ce n’est pas par hasard que Ibrahim Boubacar Keita (surnommé familièrement IBK) a été aidé par la France et ses services spéciaux à y prendre le pouvoir. A ce sommet du 13 janvier, il n’a pas été ingrat, il n’a pas tari d’éloges pour la France, pour son Président : il devait bien cela !!!

François Hollande a profité de ce voyage pour rendre hommage aux troupes françaises basées en Afrique : nos troupes tentent de jouer les gendarmes sur le continent.

Il faut bien assurer la continuité de la Françafrique, cette domination militaro-économique qui, au prix de la corruption de dirigeants locaux, maintenant le peuple dans une terrible misère, permet, avec le contrôle du Franc-CFA d’imposer un pillage "légal" des richesses locales au détriment des populations de ces pays.
Le journal "Libération" rappelait : "En effet, à moins d’une annonce surprise, lorsqu’il quittera le palais de l’Élysée en mai, François Hollande laissera derrière lui plus de 4. 000 soldats français déployés dans le Sahel. L’opération Serval, devenue Barkhane à l’été 2014, est la plus vaste intervention de l’armée, hors engagement au sein d’une coalition, depuis la guerre d’Algérie. Contre toute attente, elle fut déclenchée par un président socialiste jusque-là peu connu pour son goût du kaki et dénué de lien particulier avec le continent africain. En cinq ans, François Hollande, […] a pourtant “projeté”, selon le vocable en vigueur, des soldats au Mali, au Niger et au Tchad, pour Barkhane, en Centrafrique, avec Sangaris, et, de façon beaucoup plus discrète, en Libye".

L’opération médiatisée de ce voyage au Mali se voulait aussi un message pour justifier la politique d’exception (état d’urgence perpétuel), pseudo-sécuritaire, imposé en Métropole pour "justifier" une lutte antiterroriste, alors que rien n’est fait pour en tarir les sources.

A quand une réelle politique de partenariat permettant aux peuples africains de sortir enfin de cette misère imposée, qui permettrait d’éviter que de nombreux migrants tentent de fuir leur pays (au risque de leur vie par des traversées catastrophiques en Méditerranée), alors qu’ils préfèreraient rester près de leurs proches au lieu d’être des esclaves "modernes" en France.

P.S. : Juste quelques jours après le passage de François Hollande à Gao, dans le centre militaire(*), pour rendre hommage aux soldats français et maliens qui "luttent" contre le terrorisme, une démonstration cinglante a été donnée de l’échec de cette opération. Un attentat minutieusement monté a frappé ce centre militaire, faisant des dizaines de victimes : une véritable gifle à l’Opération Barkhane sensée éradiquer le djihadisme !!!
(*) la photo jointe

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