Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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Honte à ces ministres de "gauche"
Article mis en ligne le 25 août 2015
dernière modification le 9 septembre 2015

par Henri POUILLOT
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Alain Vidalies, secrétaire d’état aux transports, vient de se signaler en déclarant : "A chaque fois qu’on parle de fouille aléatoire, quelqu’un dit "oui mais ça risque d’être discriminatoire". Eh bien écoutez, moi je préfère qu’on discrimine, effectivement, pour être efficace, plutôt que de rester spectateur ?"

C’est odieux, mais hélas, ce n’est pas la première fois qu’un ministre de "Gauche" de ces gouvernements hollandistes se signalent de manière indigne au cours de leur fonction républicaine.

Avant lui, Manuels Valls, malgré des propos inqualifiables envers la population Roms, fut cependant promu au poste de Premier Ministre..

Mais ce nouveau "dérapage" de Alain Vidalies, en fait, n’est simplement que l’expression "naturelle" de ce personnage ! A moins que ce ne soit qu’un "simple" calcul politicien ? Ce serait alors un véritable scandale d’état, et donc TRES inquiétant !!!. Dans la course à l’échalote faite à la droite, voire l’extrême droite, sur les thèmes migratoires, sécuritaires... par ce gouvernement dit de gauche, les libertés individuelles sont de plus en plus mal menées.

Le témoin de la Guerre d’Algérie que je suis, le témoin de la torture qui y a été si largement généralisée, est donc profondément révolté par de tels propos, d’autant plus prononcés par un ministre de la France, dans l’exercice de ses fonctions.

C’est cette même logique qui a été utilisée à cette époque pour "légitimer" cette odieuse pratique de la torture. Les Massu, Bigeard, Aussaresses, Schmitt, Lacheroy, Trinquier.... ont tous déclaré que les "interrogatoires sévères" (l’emploi de l’expression torture était tabou, et donc remplacée par cet euphémisme), même s’ils ont déclaré, par la suite, avoir répugné à les utiliser, ont "justifié" qu’ils étaient nécessaires parce qu’il valait mieux interroger de cette manière un innocent que risquer de ne pas pouvoir obtenir à temps les renseignements évitant un nouvel attentat générant des morts. Même si tous ne se sont pas exprimés précisément mot à mot de cette manière, c’est par cette démarche intellectuelle qu’ils ont tous "justifié",cette pratique.

Massu s’était senti obligé, peu de temps avant sa mort, de reconnaitre "qu’on aurait pu faire autrement". La démonstration a été faite que la torture ne permettait aucune garantie de succès dans la collecte des renseignements, et ce pour plusieurs raisons :
- un innocent torturé ne peut donner aucun renseignement utilisable, pire il va avouer n’importe quoi pour faire cesser l’enfer dans lequel il se trouve. Et après ce supplice infligé, même s’il n’était pas un adepte de la cause pour laquelle il a été "interrogé" cela en fera généralement un soutien motivé.
- un "coupable", donc militant pour cette cause, fera tout pour que les informations qu’il donnera ne mette pas ou le moins possible les membres du groupe dans lequel il évolue.
Les informations recueillies n’étaient donc généralement que très secondaires, mais elles avaient un but essentiel : humilier ceux qui étaient pris dans ce terrible filet.

Alain Vidalies, certes ne va pas jusqu’à justifier une pratique aussi odieuse que la torture, mais la démarche de "sélection" sur des critères discriminatoires : donc faciès, pratiquant religieux.... ne peux que créer des victimes innocentes dont les plus fragiles peuvent alors basculer dans un extrémisme dangereux. Mais, surtout, c’est une mise en cause terrible des valeurs républicaines de la France. Quel silence assourdissant des plus hautes autorités de l’état !!! Cela devient donc une complicité collective.

Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que la France reconnaisse et condamne sa responsabilité dans les crimes contre l’humanité, les crimes d’état,... commis en son nom pendant les guerres coloniales, et tout particulièrement la Guerre d’Algérie.

P.S. :Cette démarche de ce ministre, est en fait la mise en œuvre de la "fameuse" expression "issu de l’immigration". Cette formule discriminatoire si courrament employée ne vise pas les Nicolas Sarkozy ou Manuel Valss... mais ceux qui ont des prénoms, des noms, une couleur de peau... pouvant laisser penser qu’ils ont eu des antécédents parmi les indigènes des anciennes colonies françaises, même s’ils n’ont aucun lien de famille avec une racine qu’ils ne connaissent même pas, un pays dans lequel ils ne sont jamais allés.

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