Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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Sarkozy et les Harkis.
Une promesse électoraliste du 14 avril 2012 de Perpignan

Le candidat Sarkozy tente de faire oublier le Président de la République Sarkozy

Article mis en ligne le 15 avril 2012
dernière modification le 16 avril 2012

par Henri POUILLOT
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A Perpignan, le 14 avril 2012, le candidat Sarkozy veut faire oublier qu’il a eu 5 ans, comme Président de la République, pour reconnaitre, au nom de la France, la responsabilité de notre pays dans le drame des harkis.

Dans ce discours il rappelle : "Depuis 2001, une journée nationale d’hommage aux Harkis commémore officiellement, tous les 25 septembre, le souvenir de leur engagement. J’ai, moi-même, présidé le 25 septembre dernier la 10ème journée d’hommage." Pourquoi, le Président de la République d’alors n’a-t-il pas "profité" de cette occasion pour annoncer cette reconnaissance officielle et qu’il faille attendre la fin de la campagne électorale pour que le candidat s’exprime enfin dans ce sens, avec l’ambiguïté de se parer de son costume présidentiel ?

Quand il dit : "Oui, les Harkis, ces soldats qui, comme bien des Algériens avant eux, que ce soit en 1870, en 1914 ou en 1940, ont fait le choix de mourir pour la France. …. Contrairement à ce qui a pu être dit pour les salir, les Harkis n’avaient pas rejoint l’armée française pour le simple attrait de la solde mais tout simplement par admiration, par amour, par respect de la France." Comment peut-il oser dire que les Algériens ont fait le choix de mourir pour la France ? Pouvaient-ils échapper à l’enrôlement où ils allaient servir de chair à canon ? Son conseiller "spécial" Patrick Buisson a du l’induire en erreur pour qu’il ose affirmer que les harkis ont rejoint l’Armée Française par admiration, par amour, par respect de la France ? C’est oublier comment ont été enrôlés de nombreux harkis, par quelle contrainte, les mettant ainsi dans une situation terrible.

Et lorsqu’il dit : "Les Harkis vont accepter d’être parqués, parfois pendant plusieurs années, derrière les fils barbelés de camps comme celui de Rivesaltes,..." Quelle honte !!! Ces harkis et leur familles ont-elles eu le choix ? Dans quelle conditions inhumaines ont-elles été emprisonnées ? Quelle indignité !!!

Les harkis et leurs familles ont été des victimes du colonialisme, pendant la guerre, et ont continué à rester des "indigènes" victimes du racisme, de discriminations indignes de la France, y compris dans ce discours de Perpignan.

Sans vergogne il déclara : "La France doit, comme elle l’a toujours fait, regarder son Histoire en face et assumer les erreurs qu’elle a pu commettre." Pour ce 50ème anniversaire la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les crimes d’état et crimes contre l’humanité commis en son nom pendant la période coloniale et leur généralisation pendant la guerre de libération. Dans le discours qu’il a fait lire à son ministre Gérard Longuet, cet ancien militant d’extrême droite d’Occident, à Perpignan, le 29 mars 2012 il disait : "D’ores et déjà, je vous affirme que cette année 2012, cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, sera l’année du souvenir et de recueillement, sûrement pas celle de la repentance." Il a envoyé son ministre des Affaires Étrangères, Alain Juppé en Algérie pour que l’État Algérien célèbre avec modération le 50ème anniversaire de son indépendance. Par contre il demande aux Turcs de reconnaitre le génocide arménien. Avant de donner des leçons de droits de l’homme à un autre État, il serait temps que la France fasse un examen de conscience et reconnaisse ses responsabilités, condamne sans ambiguïté les crimes d’état et crimes contre l’Humanité commis en son nom.

P.S. :

Quelle démarche insultante pour le peuple Algérien, pour les harkis, leurs familles...

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